Réalisation et Conception du Blog : Jean-Marc Coquelle

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8 février 2010

Continental Biscuit : « Il nous a abandonnés »



Interview du lundi« Il nous a abandonnés »

Louisa Bellal travaille depuis plus de vingt ans chez Continental Biscuits à Buhl. Élue au comité d’entreprise, elle participera à la table ronde prévue cet après-midi à la sous-préfecture de Guebwiller.

Comment vous êtes-vous organisés depuis mardi pour assurer l’occupation de l’usine ?

Nous sommes présents à tour de rôle. Ceux qui sont d’équipe du matin sont là le matin, et pareil pour l’après-midi et la nuit. Quant au dimanche, quelques salariés de chaque équipe ont continué à se relayer.
Nos familles ne comprennent pas ce qu’il nous arrive mais elles comprennent qu’on soit à l’usine. On doit être là, on doit tous être solidaires.
Sans nos salaires depuis deux mois, ça commence à être difficile, surtout pour ceux qui sont seuls. Certains reçoivent des appels de leur banque. Les Restos du Cœur sont aussi passés pour distribuer un colis à ceux qui en avaient le plus besoin.
À quelques heures de la table ronde qui va se tenir à la sous-préfecture de Guebwiller, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

On est inquiets. Déjà, on aimerait savoir s’il va venir. Ensuite, on a besoin d’en savoir plus sur l’avenir de la boîte, sur notre avenir et sur nos salaires. Là, on n’a rien, on est bloqué. Didier Chervin, notre PDG, et sa sœur, qui gérait l’usine de Buhl, nous ont abandonnés. Si ça dure longtemps comme cela, qu’est-ce qu’on va devenir ? On a besoin de savoir.

Qu’est ce que vous aimeriez dire à Didier Chervin ?

On aimerait lui rappeler qu’on lui a fait confiance et qu’il nous a pris pour des cons. Ce qu’il a fait, c’est pas respectable : on avait les moyens de continuer, il nous a fait croire que l’activité allait se poursuivre et, du jour au lendemain, ils ont disparu, lui et sa sœur. On n’a pas de mots pour ça. Il ne s’est pas comporté comme un patron, il n’a pas assumé ses responsabilités et il nous prenait pour des moins que rien.

Encore, la fermeture serait due à la fatalité, il n’y aurait pas de marché, on comprendrait… Mais on sait que l’usine est viable : on a des fournisseurs, on reçoit encore des commandes et on est là pour produire.

Le pire, c’est qu’avec les collègues, on pense qu’il ne viendra pas. Mais, quoi qu’il arrive, nous, on y sera.


(Source L'Alsace )

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