Réalisation et Conception du Blog : Jean-Marc Coquelle

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18 février 2010

Continental Biscuits « Il n’y a plus rien dans les caisses »



Lancée le 9 février, la procédure de redressement judiciaire de Continental Biscuits est en cours à Buhl. L’administrateur judiciaire désigné par le tribunal de commerce, M e Nathalie Guyomard, s’est donné jusqu’à la fin du mois pour trouver une alternative à la liquidation de l’entreprise.


« Le dossier Continental Biscuits est atypique parce que l’usine est à l’arrêt », résume M e Nathalie Guyomard, l’administrateur judiciaire qui a été désigné, le 9 février, par le tribunal de commerce de Colmar. Il est vrai qu’une procédure de redressement judiciaire avec poursuite d’activité quand il n’y a plus d’activité depuis presque trois mois, c’est peu banal.

La décision du tribunal est assortie d’une période d’observation qui court jusqu’au 13 avril. Pendant ce laps de temps, la mission de M e Guyomard est une mission d’assistance. « Mon objectif est double : faire repartir l’usine et trouver des repreneurs, explique Nathalie Guyomard. En fait, c’est le tribunal de commerce qui choisira la poursuite ou non, mais pour cela il faut qu’il y ait une activité », précise-t-elle.

Pas d’offre de reprise

Dans ce dossier, redémarrage d’activité et repreneur sont intimement liés, même si l’administrateur prévient : « Si Didier Chervin revient avec des clients et des fonds, on peut tout imaginer. »

En ce qui concerne la reprise, M e Guyomard se heurte à un obstacle de taille : il n’y a plus d’argent sur les comptes bancaires de l’entreprise. « Il n’y a plus rien dans les caisses et les clients ne nous doivent plus rien, nous apprend-elle. Et puis, on ne peut pas simplement redémarrer. Il faut mener des opérations de maintenance, vérifier l’état des canalisations ; il faut aussi que le meunier et d’autres fournisseurs acceptent de livrer. »

Quant à un repreneur, plusieurs entreprises se sont renseignées, mais aucune d’entre elles n’a fait d’offre à l’heure actuelle. « Ce n’est pas un scoop que Continental Biscuits est juridiquement à vendre. Certaines entreprises sont intéressées par les machines et d’autres, moins nombreuses, par les capacités de production », indique Nathalie Guyomard. Ironie du sort, alors que l’usine buhloise est à l’arrêt depuis le 24 novembre, des relances de commandes arrivent encore. « Les concurrents n’ont pas les moyens de remplacer Continental Biscuits du jour au lendemain », remarque l’administrateur.

Autre point noir du dossier : l’état des dettes. Les salariés, eux, parlent de 15 millions d’euros. En réalité, au 31 décembre 2008 — le bilan 2009 n’est toujours pas connu — les dettes s’élèvent à 14 millions d’euros. « Il va falloir attendre trois à quatre mois avant de connaître l’état exact des dettes, car les créanciers ont deux mois après la parution de l’annonce légale de redressement dans la presse pour se faire connaître, et celui-ci parait généralement un mois après le lancement de la procédure », explique M e Guyomard. Pour autant, l’état des créances n’engendre aucune conséquence puisqu’elles sont gelées.

En route vers la liquidation ?

Conclusion : sans argent, ni repreneur, c’est la liquidation. « Je ne peux pas rester plus de 30 jours sans salaire. Donc, si d’ici le 9 mars je n’ai pas trouvé de fonds, je n’aurai pas d’autre choix que de demander une audience avancée au tribunal pour aller vers la liquidation. En attendant, je cherche une alternative », assure l’administrateur.

Hier, un huissier s’est rendu sur place, à Buhl, afin de dresser l’inventaire de l’actif : le stock, les machines, les bâtiments. Là aussi, la tâche est difficile, puisque Continental Biscuits ne possède pas de comptabilité interne. « C’est compliqué d’identifier ce qui appartient à l’entreprise ou pas », conclut M e Nathalie Guyomard.

( Source L'Alsace    Céline Bechler )

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