Réalisation et Conception du Blog : Jean-Marc Coquelle

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26 février 2010

Continental Biscuits : Les salaires enfin versés ?


Voici trois semaines que les salariés de Continental Biscuits ont décidé d'occuper leur usine de confection de biscuits à Buhl. Malgré une table ronde organisée par le député Michel Sordi, rien n'a vraiment bougé. Les 35 employés en sont toujours à attendre leurs salaires des trois derniers mois. Ceux-ci devraient être versés d'ici quelques jours, mais l'avenir est, lui, toujours aussi flou.


La situation commence à être critique. « Rien n'a changé. On n'a toujours reçu aucun salaire. Il y a des effets d'annonce mais tant qu'on n'a rien, on n'y croira pas », fulminent les salariés de Continental Biscuits, lesquels poursuivent le blocage de leur usine depuis plus de trois semaines (lire DNA du 4 février 2010). Pour ces derniers, les informations sont d'ailleurs souvent à mettre au conditionnel.

Un salarié s'est ainsi rendu, hier, au conseil des prud'hommes où un juge lui a dit : « Vous ne serez pas payés avant le 19 mars » ; tandis qu'hier après-midi, plusieurs salariés ont reçu un mail de l'administrateur judiciaire leur annonçant le paiement par l'AGS (Association pour la Gestion du régime de garantie des créances des Salariés) des salaires de novembre, décembre et janvier. « Avant la semaine prochaine » si l'on en croit l'un des fax récemment reçu. Le temps qui passe est pourtant le pire ennemi de ces salariés qui, en l'espace de quelques semaines, ont tout perdu. Pascal, un des salariés les plus anciens de l'entreprise, résume une situation que beaucoup de ses collègues connaissent actuellement : « Je suis dernièrement allé voir ma banque. Ils m'ont dit qu'ils étaient avec moi mais qu'il faudrait, de toute façon, payer les agios. J'en suis déjà à 95 € jusque fin mars. Dès avril, cela recommencera. Les banques profitent de la situation précaire des gens comme nous ».

L'idée d'une reprise par les salariés

Et inutile de tenter de chercher du travail pour autant. « Maître Guyomard, (ndlr : l'administrateur judiciaire) nous a dit : "vous n'avez pas le droit, vous êtes encore salariés". On est complètement bloqués », ajoute une frange de salariés dépités. Et les illusions d'il y a quelques jours encore s'atténuent de jour en jour : « Honnêtement, un repreneur, on n'y croit pas. Si des personnes sont intéressées, ce sera surtout pour Mondial Biscuits à Cernay. Nous, désormais, ce qu'on attend, c'est la prononciation d'une liquidation judiciaire ». Une telle fin serait un véritable coup de poignard pour ces employés qui ont donné beaucoup pour l'entreprise : « Parmi nous, il y en a une majorité qui a consenti beaucoup d'efforts, en travaillant jusqu'à 13 ou 14 h par jour, et en "s'asseyant sur certaines primes". C'est aussi pour tout ça qu'aujourd'hui, nous sommes autant dégoûtés ».

Devant une telle situation, certains d'entre eux avaient même imaginé reprendre la société en se portant candidats auprès du tribunal de grande instance de Colmar. Mais la réalité a vite repris le dessus : « Ce sont des sommes astronomiques. Il faut 800 000 € rien que pour le fond de roulement. Lorsqu'on livrera à une grande surface, celle-ci nous paiera à 60 jours. Et pendant ces deux mois, il faudra pourtant continuer à faire tourner l'usine. Ce n'est pas possible, même si on fait tous un effort ». Un appel est toutefois lancé aux élus du coin pour explorer cette solution de repli (lire ci-contre la lettre ouverte des salariés de Continental).

Le versement des salaires constituera une première bouée de sauvetage pour ces employés. Au cours de la semaine prochaine, ils verront aussi débarquer les représentants d'un autre groupe alimentaire, annoncés pour une visite des lieux. Mais, pour beaucoup, le coeur n'y est plus : « Ce redressement, c'est une perte de temps. Et quand on pense qu'il y a deux mois, nous avions tellement de commandes que l'on avait du mal à suivre le rythme. C'est du gâchis... »

( Source DNA        Ronan Le Goaster  )

Une équipe de TF1 s'est rendue, hier après-midi, sur les lieux afin de filmer l'ambiance qui règne à Continental Biscuits. Le reportage devrait être diffusé dans le journal de 13 heures d'aujourd'hui, jeudi.

http://videos.tf1.fr/jt-13h/une-biscuiterie-alsacienne-privee-de-son-patron-5708117.html

Lettre ouverte

Plusieurs salariés de Continental Biscuits souhaitent faire publier une lettre ouverte dans nos colonnes au sujet d'une situation qui perdure. « Les ouvriers de "Conti" seraient prêts à reprendre leur usine si les élus leur donnent un coup de main. Pourquoi ne pas financer les travailleurs de Conti qui aimeraient garder leur usine qu'ils aimaient tant, à laquelle ils sont attachés depuis plus de vingt-six ans pour certains. Avec les retraites qui s'allongent, l'Etat ne préfère-t-il pas aider les ouvriers à garder leurs emplois, plutôt que de les envoyer aux ASSEDIC? Ce serait une première mais il y a un début à tout. Les travailleurs ne sont-ils pas une valeur sûre pour notre pays puisque les patrons d'aujourd'hui ne pensent malheureusement qu'au profit ? Sauf qu'à cette allure, il n'y aura bientôt plus d'ouvriers en France si les lois ne changent pas. En pleine campagne électorale, les milliers de gens qui perdent leurs emplois ont-ils le coeur à aller voter?

A savoir qu'à ce jour, aucun salaire n'a encore été versé pour les salariés de Continental et au reste du groupe. Les agios courent toujours et ce sont encore les banques qui se régalent. A part les Restos du coeur, qui viennent au secours des travailleurs, il n'y a personne. On est abandonné. Merci aux élus, au gouvernement et surtout à monsieur Chervin et son adorable soeur Colette. »

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